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Perdu entre deux collines

Perdu entre deux collines Posted on 29 avril 2013Leave a comment

Rouge, bleue, violette ou même orange… Tant de teintes qui illuminent le ciel… J’entends au loin les appels s’élevant comme une seule voix, cassée par son propre écho. Ces paroles inaudibles ne parviennent pas à passer les souvenirs qui, bien que flous, déferlent par vagues. J’essaie tant bien que mal de les contenir, de les rassembler, mais cet effort incontrôlable est aussi vain que lorsque l’on essaie de se concentrer sous alcool. Je me revois chez moi, à deux cents jours de là plus à l’ouest, alors que je n’avais pas encore quitté mes bois. Les chants des oiseaux et du ruisseau se mêlaient en une mélodie éternelle qu’aucune saison ne faisait taire. Ce soleil qui filtrait à travers les arbres et leurs feuilles colorées apportait la vie au tableau d’un monde sans soucis. Tout un village perdu sur les hauteurs d’une colline boisée, au pied d’une montagne au sommet blanc et aux pieds plongeant loin dans les entrailles de la terre. C’est dans ce village que je revois ma maison, aussi pittoresque qu’elle puisse être.

Les souvenirs se bousculent, si bien que cette image se fond avec le sourire de ma femme et son regard argenté…

Je revois soudain cette forêt et le calme qui l’a soudain habitée. Plus aucun oiseau, seulement le bruit du ruisseau et un vent chaud, le même que celui que je ressens en ce moment. Ces êtres informes détruisaient tout sur leur passage, incendiant les forêts, anéantissant les peuples qu’ils croisaient. C’était lorsqu’ils avaient atteint le pied de la montagne que les peuples des huit collines s’étaient unis. Un peuple n’ayant jamais combattu ne peut repousser seul tant de haine. Si nos premières batailles c’étaient révélées hasardeuses, elles eurent tôt fait de nous conduire des alliés jusqu’ici complètement inconnus.

Les jours s’étaient succédés avec leurs lots de tristesses et d’espoirs, mais chaque pas nous avait menés ici, sous ce ciel enflammé que mes yeux entrouverts peinent à fixer. Alors que je m’éveille sur cette colline bien loin de celle que je chéris, je me rends compte que les autres sont déjà bien en avant, au combat. Je ne me souviens plus comment j’ai pu terminer à terre mais déjà je tente de me relever. Le chemin est encore long jusqu’aux terres de l’est, dans ces terres désolées d’où viennent ces êtres difformes. J’attrape une arme à ma portée et je me lance en courant en direction de cet amas que je vois plus bas, le combat continue et tant qu’il me restera un souffle de vie, je devrai combattre.

Parce que tout ce que j’ai revu, tout ce que j’ai de plus cher mérite que je donne ma vie.

Le chemin parcouru depuis le village jusqu'à l'endroit où est contée l'histoire
Le chemin parcouru depuis le village jusqu’à l’endroit où est contée l’histoire

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